« Les 10èmes rencontres des perspectives critiques en management, à Louvain-la-Neuve, ont permis d’évoquer certaines évolutions récentes affectant ce courant de recherche (CMS). Malgré leur relative institutionnalisation, les CMS sont aujourd’hui mises à cause par des acteurs, des groupes sociaux ou des institutions que les CMS ont historiquement pris pour cible dans leur projet de dé-naturalisation et de transformation. On pense au cyber-harcèlement exercé par un universitaire ouvertement anti-féministe vis-à-vis de chercheuses en management critiquant la domination masculine dans le monde académique (Mandalaki et Péretzs, 2021) ; ou encore au discrédit jeté sur les perspectives de recherche décoloniales ou inter-sectionnelles par les ministres français de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Education Nationale, et par une cohorte d’ « intellectuels » encourageant une forme de « chasse aux sorcières » dans les rangs de la recherche en sciences sociales (Hamidi-Kim, 2020 : 81 ; cf. Palpacuer et al., 2021). L’appartenance présumée au courant critique est même devenue un motif de licenciement pour des directions de business school , suggérant que la « désaffiliation » des CMS puisse aussi se faire aux dépends des chercheur · e · s critiques eux-mêmes (Rowlinson et Hassard, 2011 : 673).
Ces réactions, au sens politique du terme, font écho à la notion de « backlash » qui désigne à la fois les discours et pratiques de contre-activisme, et les mouvements qui les mobilisent (Faludi, 1991). S’opposant à toute forme de redistribution du pouvoir en faveur du pluralisme (Learmonth, 2008) ou de recherche d’alternatives aux dominations managériales (Parker et Parker, 2017 ; Chamayou, 2018 ; Dorion, 2019 ; Roussey, 2019), ces initiatives cherchent à rétablir un référentiel ontologique et
épistémologique unique, reprenant ainsi à leur compte les visées positivistes du projet de connaissance des Lumières – et les formes d’exclusion qu’elles engendrent (Banerjee et Arjaliès, 2021). La résurgence de ces formes d’universalisme dans l’espace de débat public questionne la place de la critique sociale en général, et celle des CMS en particulier. Elle soulève un certain nombre d’enjeux d’ordre politique, épistémologique et méthodologique, que ces 11ièmes rencontres seront une occasion d’explorer. »
Les doctorant·e·s doivent soumettre un résumé (1,5 page) de la contribution critique qu’ils ou elles souhaitent présenter. Les candidatures sont à soumettre par courriel à l’adresse suivante : cms-conference@umontpellier.fr avant le 22 avril 2022.
Si la contribution est un projet de thèse, elle devra mentionner la question de recherche, le cadre théorique, la méthodologie (pressentie), les résultats (attendus). Si la contribution est acceptée, les participant·e·s seront invité·e·s à soumettre un texte complet. Celui-ci pourra être rédigé en français ou en anglais et ne devra pas excéder 8 000 mots (hors références bibliographiques). Une session plénière et des ateliers pourraient être animés en anglais.
Le coût du dîner du 8 septembre au soir, les frais de transport et d’hébergement ne sont pas pris en charge. L’inscription est gratuite et les autres collations et repas sont offerts, dans la tradition du réseau.
| 22 avril 2022 | Date limite d’envoi des candidatures (projet de 1,5 page) |
| 16 mai 2022 | Retour vers les candidat.es |
| 20 juin 2022 | Clôture des inscriptions |
| 15 août 2022 | Clôture des soumissions des textes complets et des inscriptions |
| 8-9 septembre 2022 | Rencontres des perspectives critiques en management à Montpellier |
Perspectives Critiques en Management 